Dans l’ombre des transactions quotidiennes et des vols domestiques, une transaction discrète a lieu, échappant souvent à l’œil du public et même à celui de certains acteurs politiques. Une entreprise détenue par les plus grandes compagnies aériennes américaines, dont Delta, American Airlines et United, vend des données de voyageurs détaillées à des agences fédérales, tout en leur demandant de garder la source de ces données secrète. Ces informations incluent les noms des passagers, leurs itinéraires complets et leurs détails financiers. La découverte de ces pratiques, obtenues par 404 Media grâce à des documents internes de la Customs and Border Protection (CBP), soulève des questions cruciales sur la confidentialité et l’utilisation des données personnelles.
Qui contrôle les données des voyageurs américains ?
Le rôle de l’ARC
L’entité au cœur de ce réseau de données est l’Airlines Reporting Corporation (ARC). Propriété de plusieurs grandes compagnies aériennes, ARC joue un rôle pivot non seulement dans la compensation des billets mais aussi dans la vente d’informations de voyage au gouvernement américain. Ce programme, connu sous le nom de Travel Intelligence Program (TIP), est destiné à aider les agences fédérales, étatiques et locales dans la surveillance de personnes jugées suspectes au travers de leurs déplacements aériens domestiques.
Les exigences contractuelles
Selon les documents obtenus, ARC impose à la CBP de ne pas divulguer publiquement l’origine des données, à moins d’une contrainte légale majeure comme une ordonnance judiciaire ou une assignation. Cette clause de confidentialité a soulevé des interrogations quant à la transparence des opérations et la légitimité de telles exigences.
La réaction des instances gouvernementales et des libertés civiles
Usage des données par la CBP
La CBP, qui fait partie du Department of Homeland Security, affirme que l’accès à ces données lui est nécessaire pour soutenir ses missions de sécurité nationale. Cependant, cette pratique a été critiquée par des experts en libertés civiles qui s’inquiètent de l’acquisition de données sans mandat judiciaire, soulignant le potentiel de surveillance excessive et non réglementée.
Les préoccupations du sénateur Wyden
Le sénateur Ron Wyden a exprimé son inquiétude en découvrant que de grandes compagnies aériennes participaient à la vente de données sensibles via ARC. Il a appelé à une plus grande supervision et à des réponses claires de la part des compagnies aériennes impliquées, questionnant la légalité et l’éthique de telles transactions.
L’impact sur la vie privée et les appels à la réforme
La collecte et la vente de données de voyage par des intermédiaires comme ARC, sans procédures légales adéquates, posent des questions éthiques importantes. Les défenseurs des droits numériques et de la vie privée plaident pour une réforme qui fermerait les lacunes permettant ces acquisitions de données en masse, souvent sans le consentement explicite des individus concernés. Ils appellent à une législation qui protégerait mieux les citoyens contre ce qu’ils considèrent comme un glissement vers un état de surveillance omniprésent.
Ce dossier complexe et troublant révèle les tensions entre les impératifs de sécurité nationale et le droit à la vie privée. Alors que la technologie continue de tisser sa toile dans chaque aspect de la vie quotidienne, la question de savoir qui détient réellement le contrôle sur nos données personnelles reste plus pertinente que jamais.
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