Novembre 1983, un moment charnière dans l’histoire de la technologie, où j’ai eu la chance de pénétrer dans les coulisses de la création du Macintosh. Lors d’une mission pour Rolling Stone, j’ai rencontré Bill Atkinson et Andy Hertzfeld, deux des principaux architectes du logiciel du Mac. Ce que Bill m’a révélé ce jour-là à l’Apple office connu sous le nom de Bandley 3 a non seulement défini le futur de l’informatique personnelle, mais a aussi profondément marqué mon appréciation pour l’ingéniosité humaine. Avec son allure de personnage de cinéma et une intensité brûlante dans son regard, Bill m’a montré un dessin d’insecte d’une précision incroyable sur son écran, avant de déclarer que la frontière entre les mots et les images était désormais rompue. Cette vision, il l’a portée tout au long de sa carrière, et jusqu’à sa mort en 2025, marquant indélébilement l’ère numérique.
Les débuts d’un innovateur
Bill Atkinson n’avait pas initialement prévu de devenir un pionnier de l’informatique personnelle. C’est lors de ses études en sciences informatiques et neurobiologie à l’Université de Washington qu’il découvre l’Apple II. Séduit, il rejoint Apple en 1978, devenant le 51e employé. Peu après, il fait partie du petit groupe emmené par Steve Jobs au laboratoire de recherche PARC de Xerox, où il est ébloui par l’interface graphique des ordinateurs. Ce fut le point de départ de sa mission : adapter cette technologie futuriste pour le grand public, d’abord sur le projet Lisa puis sur le Macintosh.
Des contributions révolutionnaires
Bill Atkinson a été central dans le développement de technologies clés qui perdurent dans nos ordinateurs modernes. Parmi elles :
– QuickDraw, pour le dessin efficace d’objets à l’écran.
– La création des « Round-Rects », ces rectangles aux coins arrondis omniprésents dans l’interface utilisateur.
MacPaint et l’accessibilité de l’art numérique
Lassé du coût prohibitif du projet Lisa, Atkinson s’est lancé dans la création de MacPaint, un programme permettant aux utilisateurs de créer des œuvres d’art sur l’écran bitmap du Mac. Ce logiciel a ouvert la voie à l’art numérique accessible à tous, réalisant la prophétie d’Atkinson sur la fusion des mots et des images.
L’après Macintosh : projets et passions
Suite au lancement du Mac, Atkinson a obtenu le titre de « Apple Fellow », lui permettant de poursuivre des projets passionnels. Il a commencé à travailler sur le Magic Slate, un dispositif à écran haute résolution, contrôlé par stylet et gestes, préfigurant l’iPad de 25 ans.
HyperCard : Une préfiguration du Web
Après une période de dépression, Bill a conçu HyperCard, un logiciel où l’information – texte, vidéo, audio – était stockée sur des cartes virtuelles interconnectées. Ce concept de « hypertexte » a jeté les bases de ce qui deviendrait plus tard le World Wide Web. HyperCard fut un succès retentissant, distribué sur chaque ordinateur Apple.
Des derniers jours inspirants
Bill Atkinson n’a jamais cessé d’innover et de s’inspirer, même après avoir quitté Apple en 1990. Il s’est passionné pour la photographie de la nature, produisant des collections de clichés époustouflants. Son engagement dans la communauté technologique est resté vif, participant à des réunions et des panels jusqu’à ses derniers jours. Atteint d’un cancer du pancréas, il a continué à partager sa vision et son art, laissant derrière lui un héritage durable et une source d’inspiration pour tous ceux qui cherchent à marquer le monde par l’innovation et la créativité.
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