En début d’année, Meta a pris la décision audacieuse de réviser ses politiques de modération de contenu sur ses plateformes Facebook et Instagram. Ce changement stratégique, axé sur la promotion de la « libre expression », a entraîné une baisse significative des suppressions de publications, tout en prétendant ne pas augmenter l’exposition des utilisateurs à des contenus préjudiciables. Selon le dernier rapport trimestriel sur l’application des normes communautaires de Meta, cette nouvelle approche a permis de réduire de moitié les suppressions erronées de contenu aux États-Unis. Une évolution qui soulève des questions sur l’équilibre entre la liberté d’expression et la protection des utilisateurs contre les contenus nuisibles.
Impact des nouvelles politiques sur les suppressions de contenu
Meta a révélé que les ajustements apportés à ses politiques de modération ont conduit à une réduction globale d’environ un tiers des contenus retirés pour violation des règles entre janvier et mars de cette année, par rapport au trimestre précédent. Ce qui représente environ 1,6 milliard d’éléments en moins par rapport aux presque 2,4 milliards du trimestre précédent.
– **Spam:** Diminution de 50%
– **Dangers pour les enfants:** Réduction de près de 36%
– **Conduite haineuse:** Baisse de presque 29%
Cependant, il est à noter que les suppressions de contenus relatifs au suicide et à l’automutilation ont augmenté, ce qui représente la seule catégorie ayant connu une hausse dans le rapport.
Modifications spécifiques des règles de contenu
Au début de l’année, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a décrit certaines des anciennes règles de contenu comme étant « déconnectées du discours public dominant ». Les révisions ont permis aux utilisateurs de Facebook et Instagram d’utiliser certains langages qui étaient auparavant interdits. Par exemple, les nouvelles directives autorisent désormais « les allégations de maladie mentale ou d’anormalité basées sur le genre ou l’orientation sexuelle ».
Réduction de la dépendance aux outils automatisés
Meta a également réduit sa dépendance aux outils automatisés pour identifier et retirer les publications soupçonnées de violations moins graves de ses règles. Cette modification fait suite à des critiques concernant le taux élevé d’erreurs de ces systèmes, qui engendraient la frustration des utilisateurs.
– **Discours de haine sur Instagram:** Les systèmes automatisés représentent 97,4% des contenus retirés, une légère baisse par rapport à l’année précédente.
– **Intimidation et harcèlement sur Facebook:** Diminution de presque 12 points de pourcentage des suppressions automatisées.
Effets sur les appels de décisions de modération
La nouvelle approche a également eu un impact sur le processus d’appel. Meta a constaté une baisse du nombre de contenus faisant l’objet d’un appel et, éventuellement, d’une restauration. Ces données suggèrent que les ajustements des politiques pourraient être efficaces non seulement pour réduire les erreurs de suppression de contenu, mais aussi pour augmenter la satisfaction générale des utilisateurs vis-à-vis des décisions de modération.
Perception et croissance des plateformes
Selon les propres estimations de Meta, les utilisateurs ont été exposés à environ un à deux contenus haineux pour 10 000 publications vues au cours du premier trimestre, ce qui représente une baisse par rapport à la période précédente. En dépit des inquiétudes exprimées par certains employés de Meta et observateurs externes quant à la possibilité que ces changements transforment les plateformes en lieux moins hospitaliers, les données indiquent une tendance à la baisse de l’exposition à des contenus préjudiciables. De plus, la croissance continue des plateformes est indéniable, avec environ 3,43 milliards de personnes utilisant au moins une des applications de Meta en mars.
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