Démarrer ensemble, rechercher l’épanouissement, modérer le rythme ou interroger la pertinence de son entreprise. Voici les orientations que prendra l’entrepreneuriat en 2024. Face à un environnement compliqué, les créateurs d’entreprises devront se montrer flexibles.
La fin de l’année 2023 a été caractérisée par un ralentissement des investissements et des financements. Néanmoins, des tendances prometteuses émergent pour l’année suivante dans le domaine de l’entrepreneuriat.
1. Valorisation de l’entrepreneuriat collectif
Dans un climat économique fluctuant, les investisseurs se montrent plus réticents et préfèrent investir dans des initiatives collectives. Ainsi, lancer une entreprise à plusieurs constitue un avantage. Un groupe plus large de fondateurs augmente le spectre des compétences disponibles et renforce la solidité du projet, du moins selon les investisseurs. En revanche, démarrer seul pourrait s’avérer plus ardu : « les entrepreneurs individuels devront peaufiner leur présentation pour persuader », souligne Sophie Vannier, présidente du réseau d’entrepreneurs La Ruche.
2. Diversification des profils entrepreneuriaux
L’image stéréotypée de l’entrepreneur en costume, diplômé d’une grande école de commerce, s’estompe progressivement. On note une hausse significative du nombre de jeunes entrepreneurs, issus des quartiers prioritaires de la ville (QPV) et de femmes, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024 et favoriser l’apparition de nouveaux profils dans l’arène entrepreneuriale. « Dans l’écosystème entrepreneurial français, de nombreux indicateurs révèlent un changement de mentalités », indique-t-elle.
3. La quête d’épanouissement prédomine
L’entrepreneuriat est de plus en plus perçu comme un moyen d’atteindre un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. Moins de contraintes horaires et plus d’autonomie, les entrepreneurs aspirent principalement à une plus grande liberté. « Beaucoup de jeunes pousses expérimentent la semaine de quatre jours ou optent pour le télétravail intégral », observe Sophie Vannier. Cette évolution découle d’un changement dans la perception du travail, qui doit s’adapter à la vie personnelle plutôt que l’inverse, incitant ainsi de nombreux porteurs de projets à se lancer.
4. Entreprendre de manière réfléchie
La nouvelle conception du travail critique également la surcharge de travail et les risques de burn-out. De ce fait, certains entrepreneurs n’hésitent plus à ralentir le rythme et à prendre leur temps, au lieu de maintenir un tempo effréné. « Entreprendre n’est pas un sprint mais un marathon », rappelle-t-elle. L’année 2024 verra l’importance du soin se renforcer chez les entrepreneurs, qui accordent plus de temps à eux-mêmes et à leurs équipes.
5. La raison d’être devient cruciale
Dix ans après l’adoption de la loi PACTE, qui a introduit le concept d’entreprises à mission, l’importance de la raison d’être des projets s’accroît. La crise sanitaire a intensifié cette recherche de sens et en 2024, les enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) culmineront. Les entrepreneurs mettent en avant l’utilité de leur projet : « de plus en plus d’entreprises aspirent à obtenir le statut d’ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) », observe l’experte. Par ailleurs, l’entrepreneuriat à impact se présente comme un moyen de se distinguer.
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